Le peintre

Bernard VERMOT

LE PEINTRE, DESSINATEUR ET ILLUSTRATEUR

1927 – 1988

Un peintre ne meurt pas, il s’absente ! Parti pour explorer un autre ailleurs… en laissant à notre besoin de beauté et à notre œil avide de formes et de couleurs, son œuvre à jamais vivante. Ainsi de la peinture de Bernard Vermot, qui fut dès le début un dessinateur attentif et sûr, doué  d’une grande sensibilité plastique, puis au fil du temps un coloriste respectueux des volumes et de l’architecture des corps dans un langage à la fois de rigueur et d’harmonie.
Toute une œuvre empreinte de sensualité, de calme et aussi d’un érotisme discret.

Présentation
Encouragé par le peintre et sculpteur Georges Oudot, Bernard Vermot arrive à Paris en 1948, à l’âge de 21 ans et s’inscrit à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts où il entre dans les ateliers des peintres Marcel Dupas puis Eugène Narbonne et apprend à dessiner les plâtres antiques.

Il quitte les Beaux-arts après deux ans et fréquente assidûment les académies de dessin pour travailler sur modèle vivant (la Grande Chaumière et l’Ecole du Bd Montparnasse). Il va au Louvre et voyage en Hollande (Rembrandt, Vermeer, Franz Hals), Italie (Piero della Francesca, Botticelli, Michel-Ange) et Espagne (Goya, Velasquez, Le Greco) pour les musées. Déjà reconnu pour la belle qualité de son dessin lors de ses expositions en Suisse en 1956, le dessin devient primordial dans la poursuite de son œuvre.

En 1972, il cesse son activité salariée d’horloger spécialisé pour se consacrer uniquement à la peinture. Il travaille seul et choisit ses modèles dans son entourage féminin.

OEuvre
Dessin :
Par le dessin, et un graphisme précis, il aborde un langage de rigueur avec des rythmes d’une grande simplicité. Plume et
encre de Chine pour de nombreux dessins sur papier brun, puis burin, eaux-fortes pour les gravures (Les chiffonniers, Toits de
Besançon).
Le fait d’être d’abord qualifié d’excellent dessinateur l’amène à vouloir rapprocher sa peinture de son dessin, par les valeurs
chromatiques et le travail au couteau – qui cernent le sujet.

Peinture :
Dans les années 50-60, nombre de peintres peignaient en couleurs sombres, proches du misérabilisme, des suites de la
guerre. A cette époque, il expose au salon du célèbre Mouvement « de la Jeune Peinture», où l’on retrouve notamment
Commère, Jansem, Bernard Buffet, etc.
Il venait d’une région de forts contrastes lumineux et cela a certainement influé sur sa peinture des premiers temps ; même
idée si l’on considère que le caractère montagneux de cette région a marqué à la fois son dessin et sa peinture dans la
conception architecturale de ses toiles élaborées en grands plans verticaux. Il est plus à l’aise dans les formats de taille
moyenne à grande, sans dédaigner quelques petits formats dans les années 1960 et 1980.
Il travaille les bleus et les verts, les orangés et les roses, les rouges et les gris colorés. Il peint à l’huile, toujours plusieurs toiles en
même temps qu’il laisse sécher longtemps, associant ainsi les couleurs par couches successives et donc par transparences.
Les visages sont silencieux, simplement suggérés par un ovale, ce qui appelle la subjectivité du spectateur.

Bernard VERMOT
Bernard VERMOT

Peintre expressionniste, synthèse entre l’art abstrait et le figuratif
Il aimait Cézanne et Balthus, mais aussi Courbet et « Les demoiselles des bords de la Seine » revues par Picasso.

Expositions
Il expose dans les principaux salons de Paris (Grand Palais, Musée d’art moderne de la ville de Paris) et les salons de Vichy
et de la banlieue parisienne. Il est invité à exposer à chaque Salon du dessin et de la peinture à l’eau qui se tient sur
invitation seulement. Quelques expositions personnelles (1956, 1966, 1973, 1981).

Il n’avait pas de « message » à délivrer au travers de son oeuvre. Il disait seulement : « Il faut APPRENDRE A REGARDER la
peinture, prendre son temps, d’abord laisser son œil s’imprégner des couleurs, de la lumière, reconnaître les valeurs
picturales, les zones d’ombre, prendre du recul car le regard s’affine, et « Le peintre de la Femme doit aimer toutes les femmes, il est chargé d’en découvrir la beauté, le caractère propre de leur originalité et non de se limiter à son goût personnel. Il me semble important de faire une distinction entre son goût personnel et une démarche de peintre, ce qui d’ailleurs n’est pas incompatible. »

Les critiques Jean Chabanon, directeur du journal « Le Peintre », Robert Vrinat, Bernard Gauthron, et bien d’autres ont
suivi régulièrement l’évolution de son travail et ses expositions.
L’écrivain Alain Bosquet écrivait dans le journal Combat : « B.Vermot, dans la lignée de Gromaire sait donner à l’essentiel
une pertinence et un poids convaincants ».

Ses amis en peinture furent peu nombreux mais fidèles :

Georges Oudot, l’ami des débuts, en Suisse puis à Paris
Le peintre Mario Faustino-Lafetat, considéré comme un frère
Le peintre Franck Febrer, ami et compagnon de longues et ardentes disputes
Lucien Demouge et Louise Greener, excellents peintres eux-mêmes et amis de toujours
Les peintres Jean Abadie et Pierre Toma – ses parrains qui l’accueillent en 1979 comme Membre Associé du salon des
Artistes Français, car…étranger
Cesare Silvagni, écrivain et peintre d’origine romaine